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 Interview de Tim Burton par Nachiketas Wignesan

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Djou
Dream Tim
Djou


Nombre de messages : 352
Date d'inscription : 02/10/2006

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MessageSujet: Interview de Tim Burton par Nachiketas Wignesan   Interview de Tim Burton par Nachiketas Wignesan Icon_minitimeVen 6 Oct - 3:10

Interview de Tim Burton par Nachiketas Wignesan


Tim Burton est un réalisateur au regard espiègle s'exprimant avec de grands gestes gracieux, comme ceux de son Edward aux mains d'argent. C'est avec une disponibilité - et une hilarité - rares qu'il a répondu à nos interrogations.

Qu'est-ce qui fait que vous choisissez de réaliser un film ?

Un sentiment - un feeling. Je tâche de faire travailler mon subconscient. Il faut être certain de vouloir vivre avec ce sentiment pendant un ou deux ans ! Tout commence par une idée mentale. Avec Edward aux mains d'argent, ça a débuté par une compulsion à griffonner le même dessin sans savoir ce que c'était au juste... Enfin, j'ai réalisé que c'était un personnage dont les doigts-ciseaux l'empêchent d'entrer en contact avec les autres. Pour Sleepy Hollow, j'ai eu l'idée de l'opposition entre un personnage qui vit dans sa tête et un autre qui n'a pas de tête.

Les Majors vous reprochent de vous intéresser moins aux histoires qu'aux personnages et aux situations...

Au contraire ! Les histoires m'intéressent, mais j'ai simplement une façon différente de les appréhender. J'ai toujours été fasciné par les films dont la puissance visuelle constituait l'histoire. Par exemple Le Masque du Démon de Mario Bava, que j'ai vu un nombre incalculable de fois, m'évoque spontanément des images d'une force incroyable mais pourtant je ne me souviens jamais de l'histoire ! C'est donc bien que les images me parlent directement.

Quel genre d'histoires aimiez-vous qu'on vous raconte quand vous étiez gamin ?

On ne m'en a pas beaucoup raconté... Je suis de la génération de la télé, aussi je regardais beaucoup de films de monstres ou d'horreur. C'est autour de cet univers que j'ai gravité avant même que je sache parler ou marcher. Et c'est resté mon genre favori. Vous savez, là d'où je viens (Burbank, une banlieue d'Hollywood) il n'y avait pas de culture du conte ! C'est donc au travers des films d'horreur que je les ai connus.

Diriez-vous que vous réalisez toujours le même film ?

Si on parle de style c'est particulièrement vrai pour moi. Je fais des films parce que je suis obsédé par une idée mais je ne suis jamais certain que cette obsession me quitte un jour. Des fois, je me dis, que je vais mener cette idée à son terme et puis je passerai à autre chose pour "exorciser ce démon", mais au final je réalise que je suis toujours obsédé par la même idée.

Rétrospectivement, il y a t-il certains de vos films dont vous aimeriez remanier les imperfections ?

Non... On passe tellement de temps sur les films qu'ils deviennent nos enfants, avec des défauts que l'on accepte totalement : ils ne sont pas parfaits mais ils vous sont proches. Et plus le temps passe, plus on arrive à les regarder de manière objective, mais jamais avant deux ou trois ans. Mais en réalité je ne les regarde pas vraiment... En fait, je remarque de moins en moins les imperfections. Et de plus, j'aime ces petits défauts car ils me rendent les films plus humains, plus intéressants et même plus excitants !

Quelle est la part du travail graphique dans votre oeuvre ?

J'aborde l'aspect graphique comme un personnage en propre et j'adore travailler avec mes collaborateurs dans ce domaine. C'est un processus organique et créatif : les décors, la photographie, la musique s'affectent mutuellement. Mais on ne s'en rend compte souvent que pendant la réalisation. Ça me donne de l'énergie, le processus créatif devient plus excitant.

Pendant la pré-production montrez-vous des films ou des toiles à votre directeur de la photographie ?

Non, je préfère m'entourer de gens sur la même longueur d'onde. Pour Sleepy Hollow, j'ai évoqué quelques références diffuses comme le film de Bava ou les films Hammer. Mais à aucun moment nous n'avons visionné un film. Aucun d'entre nous ne voulait avoir l'impression de copier. Nous avons surtout effectué des tests pour la photo, les maquillages, les matériaux... Nous avons tenté des dé-lavements de la pellicule après développement pour trouver le ton juste pour mon histoire. C'est sur ce film que nous avons fait le plus de tests photographiques.


Vous avez utilisé l'image de synthèse...


Dans le cas de Sleepy Hollow, nous avons tâché de l'utiliser au minimum. Je tenais à retrouver l'ambiance des films de la Hammer. C'est pourquoi nous avons construit tous les décors en dur. Nous voulions que les acteurs jouent entre eux et pas devant un écran vert. Ici les effets spéciaux ont été très simples - et simplement faits.

L'insuccès américain de vos derniers films a-t-il mis en péril votre position de réalisateur ? Vous arrivez toujours à montrer les images que vous voulez ?


Tous mes films ont été difficiles à monter, même après l'immense succès de Batman. C'est dans la nature de cette industrie. J'ai eu pour espoir que les enfants puissent voir mon film, mais ce ne sera pas possible. Je voyais des films comme le mien quand j'étais gosse, à la télé. Je suis donc dépité d'avoir reçu une interdiction "R", car tout un public en est privé. Le fait qu'il s'agisse d'un chevalier sans tête qui décapite des gens en fait un film qui ne sera jamais tous publics. C'est aussi le ton de mes histoires qui rebute les censeurs, pas vraiment ce que je montre.

Pourquoi un maverick comme vous reste-il au sein des Majors et ne va-t-il pas tenter sa chance avec les "indépendants" ?

J'ai commencé ma carrière dans le système des studios (Disney) et j'y suis resté car j'ai toujours eu l'opportunité d'y tourner mes films. En un sens, je suis un indépendant dans le système. Mais avec la fusion des studios, faire un film deviendra de plus en plus difficile, même pour moi. Si Pee Wee fut facile à entreprendre, depuis ce fut de plus en plus ardu pour chacun de mes films. Aussi le temps de trouver une voie de traverse est peut-être venu.

C'est la raison pour laquelle vous n'avez pas encore réalisé votre Superman Alive avec Nicholas Cage ?

Ne m'en parlez pas ! J'ai travaillé pendant toute une année dessus. Ça m'a détruit. J'y avais insufflé toute mon âme et mon cœur. J'espère qu'une telle expérience ne se reproduira jamais. Aussi je ne pourrai pas y revenir. En fait Warner a reculé parce qu'ils ne pensaient qu'en termes de merchandising plutôt que de cinéma. Ils avaient trop peur que je ne pervertisse le personnage de Superman. Ils avaient très peur, c'est d'ailleurs une industrie où la peur est toujours très présente.

Mais qu'est-ce qui vous a tant intéressé en Superman qui est plutôt l'opposé de Batman ?

Ce qui m'a passionné - et avec moi Nick Cage - c'est que de tous les super-héros de BD, c'est le moins crédible : il enlève ses lunettes et personne ne le reconnaît ! Ça paraissait impossible à faire et seul un grand acteur peut y faire croire. De plus c'est l'outsider ultime puisqu'il vient d'une autre planète et doit gérer des pouvoirs hors du commun. Ce projet a du être très marquant puisque le final de Sleepy Hollow fait penser à un combat entre un Batman sans tête et un superman sans son costume qui vole accroché à une diligence... Quand on travaille si longtemps sur un projet, on accumule de l'énergie et toute une imagerie. Aussi, quand on vous retire le projet ces énergies continuent de vous habiter. Ce final fut donc une manière de laisser exploser tous ces éléments.

Contrairement à beaucoup de vos films, Sleepy Hollow termine sur un happy end.

Ce film est si sombre que j'ai tenu à un final positif. Comme c'est un univers de conte, il fallait un ton léger et plein d'espoir. Il y a tant de noirceur dans le film qu'un rai de lumière m'a paru nécessaire.

Interview recueillie à l'occasion de la sortie de Sleepy Hollow en 1999.

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